Plan Recherche Image : conférence de presse du 8 février 1990 : Différence entre versions

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* Ministère de la Culture – INA  : Jean-Marc Peyron secrétaire général puis coordinateur
 
* Ministère de la Culture – INA  : Jean-Marc Peyron secrétaire général puis coordinateur
  
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Version du 22 janvier 2013 à 01:05

Centre National de la Cinématographie, Ministère de l’industrie et de l’aménagement du territoire, Institut National de l’Audiovisuel

Conférence de presse
Plan Recherche Image
Bilan et perspectives
Imagina,
Monte-Carlo, le 8 février 1990

Plan Recherche Image

Objectifs

Lancé en 1982 sous l’égide des services du Premier Ministre, le Plan Recherche Image a pour objectif de favoriser le développement de l’image de synthèse dans le domaine de la production audiovisuelle. Organisé autour d’un Comité Interministériel qui coordonne les actions du Ministère de la Culture et de la Communication et du Ministère de l’Industrie, le Plan Recherche Image soutient, de manière sélective, des productions pour la télévision et le cinéma, valorise des activités de recherche, contribue à la formation des milieux utilisateurs et appuie la promotion de l’offre française à l’exportation. Participent au fonctionnement du Comité, le CNC, le SERICS et l’INA. La coordination du Comité est assuré par l’INA.

Les modalités de mise en œuvre

L’aide à la production
Elle s’adresse aux producteurs d’émissions de télévision, ou de longs métrages cinématographiques. Elle porte en priorité, au niveau de la télévision, sur les documentaires, les fictions et les séries de dessin animé. Les aides sont attribuées essentiellement sous forme d’avance remboursable ou d’apport en coproduction.
L’aide aux prestataires
Ce type d’aide, très utilisé au cours des premières années de lancement du Plan, est en régression.
Aujourd’hui seuls sont concernés les prestataires de service faisant appel à des dispositifs de fabrication incorporant :
Des matériels ayant un caractère de prototype
Une expérience spécifique d’exploitation
Entrent dans cette définition, les spécialistes d’effets spéciaux film.
L’aide au développement des matériels et logiciels
Elle s’adresse en priorité aux industriels ayant un projet de développement de nouveaux produits. Elle est accordée de préférence dans le cadre de projets dont la mise en œuvre s’inscrit dans une politique de coopération européenne de type Eurêka.
L’aide à la formation
Elle s’adresse aux organismes de formation initiale ou continue proposant un contenu pédagogique original.
L’aide à l’exportation
Sont concernés les industriels souhaitant pénétrer les marchés extérieurs.
Le Comité s’appuie, dans cette démarche, sur une collaboration Centre français du commerce extérieur (CFCE).

Bilan

Financier

74,4 MF ont été engagés depuis 1983 pour l’ensemble de ces actions avec un rythme annuel d’engagement de 12 MF environ. Les aides au développement de matériel et de logiciel, aux prestataires et à la production représentent respectivement 43%, 23% et 16% des sommes engagées.

Qualitatif

Au niveau des aides à la production, le bilan est contrasté. Trois longs métrages ont fait l’objet d’une aide pour la réalisation d’effets spéciaux incluant des images de synthèse. Deux films ont déjà été exploités en salle : il s’agit de « L’Unique » de Jérôme Diamant-Berger et « Terminus » de Pierre-William Glenn. A la différence de certains films d’aventure américains, l’utilisation des effets spéciaux dans ces deux films reste encore limitée. Au niveau technique, il est clair que ces productions ont permis aux prestataires français de développer en ce domaine leur savoir faire qui était auparavant inexistant. Le troisième film, Shéhérazade de Philippe de Broca, fera l’objet d’une sortie en film en 1990. Au niveau de la télévision, on peut déjà citer comme réussites : -les émissions sur Le Corbusier réalisées par Jacques Barsac et diffusées par Antenne 2 La série « Méliès 88 » (9 courts métrages) coproduite par Télégraph, l’INA et Mikros Image et qui a été diffusée sur TF1 La série des « Fables géométriques » produite par Fantôme et qui sera diffusée sur Canal + devrait être un évènement important et plein d’humour pour l’année 1990. Hors télévision, les courts métrages d’animation sur les travaux de Jean Nouvel à Nîmes (Nemausus), et de Ricardo Bofill à New York (Port Impérial) ainsi que Paris 1789 produit par TDI et la mission du Bicentenaire, et aussi Vidéopérette de Michel Jaffrenou se sont révélés être des créations passionnantes.

Au niveau de l’aide aux prestataires, le bilan est également contrasté. Ainsi le soutien accordé à de petites sociétés à Paris et en région n’a pas toujours permis d’assurer leur développement à moyen terme. En revanche, le soutien obtenu par Sogitec et TDI a permis de constituer, après fusion des activités de chacune des deux entreprises, le centre français le plus important en matière de prestation de service à savoir la société Ex Machina qui est une filiale de TDI et de l’INA. L’aide récente accordée aux sociétés spécialisées dans les effets spéciaux (Eurocitel et Acmé), devrait permettre de déboucher sur une offre de service de qualité reposant sur un mélange d’images provenant de prise de vue réelle et d’images de synthèse.

En qui concerne l’aide au développement des matériels et logiciels, on peut considérer qu’à l’exception de la société DeGrafe qui a été reprise récemment par ses salariés, la position sur le marché des sociétés françaises soutenues est satisfaisante. Un effort particulier a été fait en direction du dessin animé pour le développement d’outils informatiques dans ce secteur. Plusieurs sociétés comme Label 35, Pixibox, Daïkiri, X-Com et Animatique Comparetti proposent aujourd’hui des solutions tout à fait originales et dont les performances se rapprochent chaque jour un peu plus des qualités et des prix du dessin animé traditionnel. A côté du leader TDI avec ses 150 systèmes 3D haut de gamme vendus dans le monde, les sociétés Getris, X-Com et Spring détiennent, chacune dans leurs créneaux respectifs, une partie significative du marché français de l’infographie destinée à la production audiovisuelle et pénètrent activement le marché européen. Par ailleurs, la société SESA s’est engagée dès 1986 dans le programme Eurêka (EU 15) intitulé « Cerise » ( Centre européen de recherche en image de synthèse) avec RTL Productions comme partenaire luxembourgeois. La société Sogitec s’est jointe à ce projet en 1988. Un effort important a été consenti en 1989 à TDI, l’INA et l’Université de Bretagne occidentale dans le cadre d’un second programme Eurêka. Il s’agit de Synthetic TV (EU 283) dont l’objectif est de développer un système permettant le mélange d’images provenant d’une caméra et d’images générées par ordinateur en respectant la cohérence spatiale des séquences. Les premiers résultats des travaux de ce programme qui associe Videotime (Milan) et Telson (Madrid) seront disponibles au début de l’année 1991.

Dans le domaine de la formation, après le projet Picte qui reposait sur une formule originale de collaboration entre FR3 Poitiers, l’Ecole régionale des Beaux Arts, le Centre de Formation à l' Informatique et à ses Applications Pédagogiques (CFIAP) et l’OAVUP mais qui a été confronté à des problèmes de continuité de politique générale au niveau régional, le Comité a soutenu deux types d’actions :

  • Actions intégrées avec les ministères au niveau d’un plan global d’introduction à l’image de synthèse dans les enseignements. C’est ainsi qu’a été lancé en 1988-1989, à l’initiative de la Direction de l’Architecture du Ministère de l’Equipement et du Logement, un plan d’action qui a concerné huit écoles d’architectures et trois laboratoires de recherche.
  • Actions ponctuelle avec différents organismes de formation (Ensad, CFT Gobelins, INA, Université de Paris X) permettant de couvrir les besoins de formation les plus pressants.


Perspectives

Au niveau de l’aide à la production, les orientations du Plan Recherche Image pour 1990 tiendront compte des nouvelles données : - Technologiques avec le développement des hautes définitions (Omnimax, Imax, Showscan, TVHD) - Economiques du marché de la télévision qui indiquent une baisse du prix d’achat des émissions par les diffuseurs. - Artistiques qui tendent à privilégier le recours au mélange d’images de synthèse et d’images réelles

La coordination des actions du Plan Recherche Image et celles du programme Eurêka (scientifique et industriel) qui a débuté en 1986, sera poursuivie.

Le Comité portera une attention particulière au développement des autres programmes européens (Esprit, Eurêka de l’audiovisuel, programme Media 92 notamment) afin de s’assurer de la cohésion globale des différentes initiatives.

Le Comité souhaite par ailleurs, que l’introduction de l’image de synthèse dans les enseignements sous tutelle du Ministère de l’Education nationale et Ministère de la Culture fasse l’objet d’un plan d’ensemble.

Le pilotage du Plan recherche Image a été assuré par :

  • Ministère de l’industrie – Serics - : Yves Dubreuil-Chambardel puis Pascale de Sainte Agathe
  • Ministère de la Culture – CNC : Michel Romand-Monnier
  • Ministère de la Culture – INA : Henri False : coordinateur
  • Ministère de la Culture – INA  : Jean-Marc Peyron secrétaire général puis coordinateur